: : : Les imbéciles pensent que tous les noirs se ressemblent. 
      Je connais un noir qui trouve, lui, que tous les imbéciles se ressemblent. : : :
    : : : Philippe Geluck
:

Anne, Claudine et Claire - Septembre 1993

Anne, JF et Claire - Juillet 1988
Je n’avais aucune idée des choses, que tous les sentiments 
            m’étaient déjà connus.Je n’avais rien conçu, j’avais tout senti.
Ces émotions confuses, que j’éprouvais coup sur coup, 
n’altéraient point la raison que je n’avais pas encore ;
mais elles m’en formèrent une d’une autre trempe, et me 
donnèrent 
de la vie humaine des notions bizarres et romanesques,
dont l’expérience et la réflexion n’ont jamais bien pu me guérir.
J. J. Rousseau, Les confessions 


Héloïse puis Hermione - 2017
: Et comme dans ce jeu où les  Japonais s’amusent à tremper dans un bol 
  de porcelaine rempli d’eau, de  petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, 
  à peine y sont-ils  plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient,  
  deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et  reconnaissables, 
  de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et  celles du parc de M. Swann, 
  et les nymphéas de la Vivonne, et les  bonnes gens du village et leurs petits logis 
  et l’église et tout Combray  et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, 
  est sorti,  ville et jardins, de ma tasse de thé.
    : Du côté de chez Swann - Marcel Proust


Bordeaux - 23 mars 1917,
Félix Cheriez, avant d'embarquer à bord du "Montréal"
écrit à Andrée Deroo.



Carte postale : Le Montreal.

Extrait du journal "Le Temps"
en date du 30 mars 1917
Le Cargo "Montreal" (capitaine Arqué)
Attaqué par un sous-marin allemand le 24 mars
à 21 heures, dans le golfe de Gascogne. 
Le navire est torpillé sans avertissement ;
il y avait 95 hommes à bord, équipage et passagers.
Il y eut 19 morts ou disparus, dont 5 passagers. 
    Félix était parmi les victimes.    


: : : Mais quand même je ne connaitrais pas la nature des éléments
j'oserais assurer à la simple vue du ciel et de la nature  entière,
qu'un tout aussi défectueux n'est point l'ouvrage de la divinité. : : :
: : : De rerum natura - Lucrèce
 
The Cleveland skyline from down by the boat pier - 1930
 
L'éléphant Würsa par Daniel Firman, Palais de Tokyo - 2008
:
 
L'éléphant de Roland Topor
:
 
L'éléphant de Miguel Barcelo - Avignon
:
: Sur la terre, jusque là commune à tous aussi bien que l'air
        ou la lumière du soleil, l’arpenteur défiant traça de longs sillons
        pour  limiter les champs.
L'homme ne se contenta plus de demander à la terre féconde
        les moissons et les aliments qu'elle lui devait, mais il pénétra
        jusque dans ses entrailles ; il en arracha ce qu'elle y avait caché,
        ce  qu'elle avait relégué près des ombres du Styx,
les trésors qui provoquent nos malheurs.
    : Ovide - Les métamorphoses

:     
      Cependant sur le dos de la plaine liquide 
S’élève à gros bouillons une montagne humide.
L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux, 
Parmi des  flots d’écume un monstre furieux
Son front large est armé de cornes menaçantes, 
Tout son corps est couvert d’écailles jaunissantes.
Indomptable taureau, dragon impétueux, 
Sa croupe se recourbe en replis tortueux.
Ses longs mugissements font trembler le rivage.
Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage ;
La terre s’en émeut, l’air en est infecté ;
Le flot qui l’apporta recule épouvanté.
        : Racine - Phèdre
: Théramène : récit de la mort d'Hippolyte
 
Giotto - L'entrée du Christ à Jerusalem - 1303-1306 - Padoue
Botte d'asperges - Édouard Manet
Les asperges ne se mettent-elles pas en bottes 
pour faire des pointes ?
      
Un peu de respect JF, 
ta sœur na jamais été une asperge !
 
Les chercheurs du Modern Dance Institute de Philadelphie 
ont 
          prouvé qu'il est absurde et cruel que les ballerines de l'Opéra 
          passent le plus clair de leur temps sur la pointe des pieds, 
          alors qu'il suffirait de les choisir plus grandes.
: Contes liquides de Jaime Montestrela
 
Marie-Laure, danseuse à Bonneville - 1957
Puis infirmière à l'hôpital Foch - 1968
 
Bonneville - 1965
 
Marie-Laure et Gérard
Retour du Cap-Nord en 4 CV - 1964
 
Bob, Marie-Laure, Julia, Nadine chez Tante Andrée à Paris
Photo Reinhardt Wies
      Tante Andrée : c’est comme un prénom composé qu’on lui aurait 
donné 
          dès la naissance. Tante-Andrée, c'est Tantandrée.
 
Et pourquoi pas le cheval, le chien, le singe,
ou l'homme de Buridan ?
      Tout simplement.
 
C'est en Bretagne
« Entrez ! Cria Rilke, c'est ouvert ! »
La jeune femme passa d'abord la tête par l'entrebâillement de la porte,
comme si l'invitation du poète ne suffisait pas à la rassurer.
Le vit de dos, assis au bureau que lui avait donné M. Rodin.
Voûté, comme d'habitude. Mais il n'écrivait pas.
Rilke fit un geste vague, de la main droite, sans se retourner.
Ça devait vouloir signifier qu'il l'engageait à entrer et à faire le ménage
sans s'occuper de lui.
« Bonjour Monsieur, dit-elle à demi voix en pénétrant sur la pointe des pieds.
- Bonjour, Mathilde, répondit Rilke distraitement.
- Je vais commencer par la chambre, dit-elle dans un murmure, tout en
refermant la porte avec précaution.
- Mm » fit Rilke.
: Montée en première ligne - Jean Guerreschi
Aquarelles de Jules Pinasseau, Campagne de Belgique, 1917
Ah Dieu ! que la guerre est jolie
      Avec ses chants ses longs loisirs
      Cette bague je l’ai polie
      Le vent se mêle à vos soupirs
      
      Adieu ! voici le boute-selle
      Il disparut dans un tournant
      Et mourut là-bas tandis qu’elle
    Riait au destin surprenant
:  L'Adieu du cavalier
      : : 
    Guillaume Apollinaire, Calligrammes
 
Ne crois pas que la mort en sa rigueur première 
      Fermât beaucoup plus d’yeux à la douce lumière. 
      Certes, plus d’un, surpris et, lambeau par lambeau, 
      Tout vif enseveli dans un vivant tombeau, 
      Pantelante pâture offerte aux représailles,
      Voyant la dent vorace entamer ses entrailles,
      Remplissait les forêts de cris désespérés.
      Ceux que sauvait la fuite, à moitié dévorés,
      De leurs tremblantes mains couvraient leurs noirs ulcères 
      Et suppliaient la mort de finir leurs misères, 
      Sans secours, et laissant les vers cruels tarir
      Leur vie avec le mal qu’ils ne savaient guérir. 
      Mais on ne voyait pas, comme au siècle où nous sommes, 
    La guerre en un seul jour faucher des milliers d’hommes. 
    : : : De rerum natura de  Lucrèce 
    Iᵉʳ siècle av. J.-C.
 
Suzan (Suzan et Donald sont les enfants de Isabelle et Yves)
puis Suzan, Yves, Donald et Isabelle - Detroit, 1958
 
Dessin par Miquel Barceló
 
 
Exposition Anne Cheriez et Julia Roland - Décembre 2014
 
Les citrons - Julia-Roland - 2014
Souka, quant à elle, regardait le nouveau-né.
          Elle en avait reçu dans ses mains larges et puissantes.
          Elle en avait sectionné des cordons ombilicaux!
          Enterré des placentas!
          Aussi lui suffisait-il d'étudier le dessin d'une bouche,
          le modelé d'une paupière pour deviner l'enfant qui ferait
          l'orgueil de ses parents ou, au contraire, celui qui se traînerait
          longtemps sur des jambes trop grêles.
          Elle savait que le petit garçon qu'elle tenait là sur ses genoux
          serait un aventureux, promis à un destin singulier.

Christiane et Claudine - 1956





Claudine, 1956, 1957, 1964, 1975, 1982

Claudine, Abbaye de Royaument - 2008

Fresque dans l'église de Corancy - Nièvre

Claire et Anne - 1987



La cabane du jardin des Crouteaux, à Charny en Puisaye.
Le citron tricolore

La fourmi d'Hermione est très casanière.
Selon le petit-neveu de Boileau, dans une première ébauche 
      de la fable de La Fontaine « La cigale et la fourmi », 
la cigale chantait en été mais enseignait la boxe française en hiver.
La fourmi s'y montrait plus prêteuse.
Le Jugement de Paris, Peinture italienne - 1435

Ce futé de JF a retrouvé la pomme gagnée par Aphrodite.
La dorure s'est écaillée.

Claire, Anne et ... - 1989
Photo pour la promotion de la revue « Le courrier de l'Unesco ».

Héloïse, Hermione et Alice - 2018
ORESTE 
      Quoi ? Pyrrhus, je te rencontre encore ? 
      Trouverai-je partout un rival que j’abhorre ?
Percé de tant de coups, comment t’es-tu sauvé ?
Tiens, tiens, voilà le coup que je t’ai réservé. 
Mais que vois-je ? À mes yeux Hermione l’embrasse ? 
Elle vient l’arracher au coup qui le menace ?
Dieux ! quels affreux regards elle jette sur moi ! 
Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ? 
Hé bien ! filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ? 
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
À qui destinez-vous l’appareil qui vous suit ? 
Venez-vous m’enlever dans l’éternelle nuit ? 
Venez, à vos fureurs Oreste s’abandonne. 
Mais non, retirez-vous, laissez faire Hermione :
L’ingrate mieux que vous saura me déchirer ; 
Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer.
        : Andromaque, Racine
    

Le Caravage, "Tête de Méduse", 1597.
: Frère, il y a dans presque
toutes les choses terrestres
je ne sais quelle lie ou quel déboire
qui vous en dégoûtent,
et les rares objets qui par hasard
ont la perfection en partage sont
mortellement tristes.
: : : Marguerite Yourcenar
: : : L'Œuvre au Noir
      

La petite Martine et Pierre Boyer devant sa boutique de Sartrouville.
Deux 203, l'une en deuil, l'autre en mariée, se font la tête.
1957, tout une époque !
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